L'équitation française, le Cadre Noir-Saumur et les écoles européennes - Lavauzelle
Patrice Franchet d'Espèrey
LIVR9815
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Découvrez l'équitation de tradition française au travers des colloques organisés par le Cadre Noir de Saumur.
Descriptif
Le présent ouvrage témoigne de la qualité des études et réflexions menées depuis une dizaine d’années à l’occasion de ces colloques pour mieux connaître et comprendre la tradition française de l’équitation. Il regroupe un choix de communications données au cours des colloques, en particulier Saumur, la doctrine et Les quatre écoles d’art équestre, ainsi que quelques études inédites qui viennent renforcer la cohérence de l’ensemble.
Cette aventure culturelle continue grâce à l’intelligence et à la ténacité de quelques acteurs dont les actions viennent renforcer, compléter, amplifier, dynamiser ce qui a déjà été réalisé sous l’impulsion de Daniel Roche, Jean-Pierre Digard, Nicole de Blomac, etc. Aujourd’hui, et dépassant les problématiques liées à la seule pratique équestre, Pascal Liévaux est à l’origine d’une action du ministre de la Culture en faveur de l’étude et la conservation du patrimoine équestre dans son ensemble dont il assure la conception et la mise en œuvre.
Si l’équitation française reste au cœur du débat, sa définition et sa sauvegarde demandent une vigilance accrue. Plusieurs sensibilités ne sont faites jour depuis un demi-siècle et cette diversité au sein d’une même pensée ne peut qu’être bénéfique à son évolution. Bien que l’on constate qu’elle ne puisse se résumer aux seuls critères de la compétition, ces derniers doivent aussi participer de la dynamique générale sous peine de remettre en cause toute action institutionnelle en sa faveur. Certains pourraient être tentés de n’y voir qu’une injonction paradoxale qui conduirait à un balancement dialectique à l’infini entre thèses et antithèses sans jamais aboutir à la moindre synthèse. L’équitation française peut se définir en dehors des conditions d’exploitation ou d’utilisation du cheval, simplement en fonction du bien de ce dernier. Elle ne peut s’épanouir qu’en se plaçant avant toute démarche sportive ou commerciale. Elle ne les exclue pas. Elle existe pour elle-même. Au-delà du rapport à l’animal, elle présente une forme de rapport à la nature susceptible d’éduquer les jeunes à une coopération raisonnée entre les exigences de l’homme et le respect de l’environnement.
En effet, cette équitation demande que la discrétion des interventions du cavalier et de l’écuyer oriente tous les principes et tous les processus de l’éducation du cheval. La fluidité des mouvements et la flexibilité des articulations assurent qu’il participe volontairement à l’exercice suggéré.
Elle se caractérise par un style fait d’élégance et de simplicité des moyens mis en œuvre. Cette « manière » réside dans « la légèreté » définie comme « la mise en jeu par le cavalier et l’emploi que fait le cheval des seules forces utiles au mouvement envisagé » par le général L’Hotte. Cette définition suppose qu’il ne s’agisse pas de mouvement ou d’allure forcés d’une part et d’autre part que cette mise en jeu résulte d’actions du cavalier réduites à de simples touchers ou pressions devenues invisibles et secrètes. On peut penser que la légèreté puisse être absolue dans le travail au manège. Dans ce cas la mobilité moelleuse de la mâchoire inférieure du cheval indique l’état de décontraction et de flexibilité de l’ensemble du cheval, elle en est l’indice révélateur, l’observable. On l’appelle légèreté relative dans la pratique sportive qui exige de fortes dépenses d’énergie. Elle se confond alors avec l’absence de résistance aux effets des aides du cavalier.
Enfin, l’assiette à la française, qui présente un engagement des fesses du cavalier sous lui uni à la descente de ses cuisses, ne sera pas étrangère à cette élégance et simplicité qui donne au cheval sa liberté d’expression dans la descente de main.
La tendance naturelle est de transposer ou transporter dans l’équitation savante les techniques issues du sport, comme le fit d’Aure à son époque. Depuis le XIXe siècle, y a-t-il un exemple de transmission de l’équitation française qui n’est été le fait d’une démarche personnelle de maître à élève ? Vouloir à tout prix institutionnaliser des mesures de transmission, de sauvegarde ne relève-t-il pas d’une approche surannée ? Il suffit qu’elle ait encore des adeptes sincères, de bonne foi et travailleurs.
Fiche technique
Les indispensables
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